Курс французского языка в четырех томах

Вид материалаДокументы

Содержание


Georges bernanos
Le curé de torcy
André malraux
La condition humaine
Jean-paul sartre
L'enfer, c'est les autres...
L'art gothique
Подобный материал:
1   ...   24   25   26   27   28   29   30   31   32

Примечания:

\. Имеется в виду война 1914 -1918 гг. 2. «Voilà ce qu'il me faut!» — cambrouse
(жарг.),
глухая деревня, медвежий угол. 3. Отработанное машинное масло. 4. Стери-
лизатор, емкость для кипячения хирургических инструментов (сцена происходит в
операционной). 5. Безделушки, хлам, не имеющий реальной ценности.

Вопросы:

* Que faut-il penser de cette révolte de l'homme contre la machine/ On rapprochera
l'attitude de G. Duhamel de celles de Péguy et de Gide.

GEORGES BERNANOS (1888-1948)

AVANT d'être une des plus grandes voix que la Résistance française ait fait
entendre pendant l'occupation, GEORGES BERNANOS s'était signalé comme un
pamphlétaire redoutable et inspiré. Catholique, mais impitoyable pourfendeur
des «bien-pensants» de toute espèce, il a exprimé avec force la nostalgie d'une
fol militante aussi éloignée des tiédeurs de l'obéissance passive que du «réa-
lisme» des «combinards de la dévotion».


A cet égard, l'un de ses personnages, le curé de Torcy, semble bien exprimer,
dans son rude langage de prêtre flamand, l'idéal véhément de Bernanos.


LE CURÉ DE TORCY

Le curé de Torcy s'adresse au jeune curi d'Ambricourt (fas-dt-Calais), a qui il reproche
de Muaquer d'énergie.


Il est devenu tout rouge et m'a regardé de haut en bas. «Je me demande
ce que vous avez dans les veines aujourd'hui, vous autres jeunes prêtres.
De mon temps, on formait des hommes d'Église — ne froncez pas les
sourcils, vous me donnez envie de vous calotter1 —, oui, des hommes
d'Église, prenez le mot comme vous voudrez, des chefs de paroisse, des
maîtres, quoi, des hommes de gouvernement. Ça vous tenait un pays, ces
gens-là, rien qu'en haussant le menton. Oh! je sais ce que vous allez me

414

dire: ils mangeaient bien, buvaient de même, et ne crachaient pas2 sur les
cartes. D'accord! Quand on prend convenablement son travail, on le fait
vite et bien, il vous reste des loisirs et c'est tant mieux pour tout le monde.
Maintenant les séminaires nous envoient des enfants de chœur, des petits
va-nu-pieds qui s'imaginent travailler plus que personne parce qu'ils ne
viennent à bout de rien. Ça pleurniche au lieu de commander. Ça lit des tas
de livres et ça n'a jamais été fichu3 de comprendre — de comprendre, vous
m'entendez — la parabole de l'Époux et de l'Épouse4. (...) J'avais jadis —je
vous parle de mon ancienne paroisse — une sacristaine5 épatante6, une
bonne sœur de Bruges7 sécularisée8 en 1908, un brave cœur. Les huit
premiers jours, astique que j'astique9, la maison du bon Dieu s'était mise à
reluire comme un parloir10 de couvent, je ne la reconnaissais plus, parole
d'honneur! Nous étions à l'époque de la moisson, faut dire11, il ne venait
pas un chat, et la satanée12 petite vieille exigeait que je retirasse mes
chaussures — moi qui ai horreur des pantoufles! Je crois même qu'elle les13
avait payées de sa poche. Chaque matin, bien entendu, elle trouvait une
nouvelle couche de poussière sur les bancs, un ou deux champignons tout
neufs sur le tapis de choeur14, et des toiles d'araignées — ah! mon petit! des
toiles d'araignées de quoi faire un trousseau15 de mariée. «Je me disais:
astique toujours, ma fille, tu verras dimanche.» Elle dimanche est venu.
Oh! un dimanche comme les autres, pas de fête carillonnée16, la clientèle
ordinaire, quoi. Misère! Enfin, à minuit, elle cirait et frottait encore, à la
chandelle. Et quelques semaines plus tard, pour la Toussaint, une mission17
à tout casser18 prêchée par deux Pères rédemptoristes, deux gaillards19. La
malheureuse passait ses nuits à quatre pattes entre son seau et sa
vassingue20 — arrose que j'arrose21 — tellement que la mousse commençait
de grimper le long des colonnes, l'herbe poussait dans les joints des dalles.
Pas moyen de la raisonner, la bonne sœur! Si je l'avais écoutée, j'aurais
fichu22 tout mon monde à la porte pour que le bon Dieu ait Ips pieds au sec,
voyez-vous ça? Je lui disais: «Vous me rainerez en potions» — car elle
toussait, pauvre vieille! Elle a fini par se mettre au lit avec une crise de
rhumatisme articulaire, le cœur a flanché23 et plouf24! voilà ma bonne sœur
devant saint Pierre*. En un sens, c'est une martyre, on ne peut pas soutenir
le contraire. Son tort, ça n'a pas été de combattre la saleté, bien sûr, mais
d'avoir voulu l'anéantir, comme si c'était possible. Une paroisse, c'est sale,
forcément. Une chrétienté, c'est encore plus sale. Attendez le grand jour du
Jugement, vous verrez ce que les anges auront à retirer des plus saints
monastères, par pelletées — quelle vidange! Alors, mon petit, ça prouve
que l'Église doit être une solide ménagère, solide et raisonnable. Ma bonne

415

sœur n'était pas une vraie femme de ménage: une vraie femme de ménage
sait qu'une maison n'est pas un reliquaire25. Tout ça, ce sont des idées de
poète**.»

Journal d'un Curé de Campagne (1936)

Примечания:

1. Надавать пощечин (разг.) 2. Не гнушаются (разг.) перекинуться в картишки
3. Способны (разг.). 4. В этой притче Супруг — это Христос, Супруга — христиан
екая церковь. 5. Монашка, следящая за порядком в ризнице. On dit plutôt: sacristine
6 Поразительная, потрясающая (разг.). 7. Брюгге, город в Бельгии. 8. Живущая в ми-
ру, но тем не менее принадлежащая церкви. 9. Изо всех сил наводила блеск (разг )
10. Помещение в монастыре, где принимают посетителей. 11. Надо сказать, отметить
(разг.) И далее' в церкви не было ни единого прихожанина (из-за жатвы)
12. Чертова (разг). 13. Домашние туфли. 14. Хоры, место для певчих в церкви
  1. Белье и носильные вещи, которые новобрачная приносит в дом как приданое
  2. Праздник, отмечаемый колокольным благовестом. 17 Серия проповедей, которые
    произносят монахи, специально для этого направленные в приход 18 Приготов-
    ленная с огромными стараниями (разг). 19. Крепкими, жизнерадостными людьми,
    весельчаками. 20 Слово фламандского происхождения: половая тряпка. 21 Она во-
    всю намывала. 22 Я бросил бы (разг.). 23. Сердце сдало. 24. Хлоп! Бац! (звукоподр.).
    25. Реликвиарий, рака со святыми мощами.

Вопросы:

* Etudiez le langage du curé de Torcy. Montrez qu'il est en rapport avec la personnalité
de ce prêtre.


** Quel est le sens symbolique de l'anecdote contée ici?

ANDRÉ MALRAUX

(né en 1901)

ANDRE MALRAUX a pensé qu'il était dangereux -pour un artiste de se
retrancher de son époque et de ses contemporains: car c'est courir le risque de
perdre ce sens de la «fraternité», cette communication avec les autres hommes
que seul peut assurer un art réellement engagé-
Dans La Condition humaine (1933) tt n'hésite pas, sans faire acte de formel
propagandiste, à militer aux côtés de ses personnages.


416

LA CONDITION HUMAINE

Les communistes viennent de soulever Shanghai contre les oppresseurs de la Chine,
Européens ou grands féodaux asiatiques. Mais les nationalistes chinois, qui se sont, un
temps, alliés aux communistes, font exécuter les chefs de l'insurrection. L'un de ceux-ci,
Katovi, attend avec d'autres prisonniers le moment d'être brûlé vif dans une chaudière de
locomotive; il pourrait, comme l'a fait son camarade Kyo, se suicider avec du cyanure de
potassium; mais dans un élan de générosité, il donne son poison à deux de ses compagnons


«Hé la, dit-il à voix très basse. Souen, pose ta main sur ma poitrine, et
prends dès que je la toucherai; je vais vous donner mon cyanure. Il n'y en a
absolument que pour deux.»

Il avait renoncé à tout, sauf à dire qu'il n'y en avait que pour deux.
Couché sur le côté, il brisa le cyanure en deux. Les gardes masquaient la
lumière, qui les entourait d'une auréole trouble; mais n'allaient-ils pas
bouger? Impossible de voir quoi que ce fût; ce don de plus que sa vie,
Katow le faisan à cette main chaude qui reposait sur lui, pas même à des
corps, pas même à des voix. Elle se crispa comme un animal, se sépara de
lui aussitôt. Il attendit, tout le corps tendu. Et soudain, il entendit l'une des

deux voix:

«C'est perdu. Tombé.»

Voix à peine altérée1 par l'angoisse, comme si une telle catastrophe
n'eût pas été possible, comme si tout eût dû s'arranger. Pour Katow aussi,
c'était impossible. Une colère sans limites montait en lui mais retombait,
combattue par cette impossibilité. Et pourtant! Avoir donné cela pour que
cet idiot le perdît!

«Quand? demanda-t-il.

— Avant2 mon corps. Pas pu tenir quand Souen l'a passé; je suis aussi

. blessé à la main.

— Il a fait tomber les deux», dit Souen.

Sans doute cherchaient-ils entre eux. Ils cherchèrent ensuite entre
Katow et Souen, sur qui l'autre était probablement presque couché, car
Katow, sans rien voir, sentait près de lui la masse de deux corps. Il
cherchait lui aussi, s'efforçant de vaincre sa nervosité, de poser sa main à
plat, de dix centimètres en dix centimètres, partout où il pouvait atteindre.
Leurs mains frôlaient la sienne. Et tout à coup une des deux la prit, la serra,

la conserva.

«Même si nous ne trouvons rien...» dit une des voix. Katow, lui aussi,
serrait la main, à la limite des larmes, pris par cette pauvre fraternité sans
visage, presque sans vraie voix (tous les chuchotements se ressemblent) qui
lui était donnée dans cette obscurité contre le plus grand don qu'il eût

\ 417

jamais fait, et qui était peut-être fait en vain. Bien que Souen continuât
à chercher, les deux mains restaient unies. L'étreinte devint soudain
crispation:

«Voilà.» О résurrection!.. Mais:

«Tu es sûr que ce ne sont pas des cailloux?» demanda l'autre.

Il y avait beaucoup de morceaux de plâtre par terre.

«Donne!» dit Katow.

Du bout des doigts, il reconnut les formes.

Il les rendit — les rendit, — serra plus fort la main qui cherchait
à nouveau la sienne, et attendit, tremblant des épaules, claquant des dents.

«Pourvu que le cyanure ne soit pas décomposé, malgré le papiei
d'argent», pensa-t-il. La main qu'il tenait tordit soudain la sienne, et,
comme s'il eût communiqué par elle avec le corps perdu dans l'obscurité, il
sentit que celui-ci se tendait. Il enviait cette suffocation convulsive.
Presque en même temps, l'autre: un cri étranglé auquel nul ne prit garde.
Puis, rien. Katow se sentit abandonné. Il se retourna sur le ventre-et
attendit. Le tremblement de ses épaules ne cessait pas.

Au milieu de la nuit, l'officier revint. Dans un chahut3 d'armes heurtées,
six soldats s'approchèrent des condamnés. Tous les prisonniers s'étaient
réveillés. Le nouveau fanal, lui aussi, ne montrait que de longues formes
confuses — des tombes4 dans la terre retournée, déjà — et quelques reflets
sur des yeux. Katow était parvenu à se dresser. Celui qui commandait
l'escorte prit le bras de Kyo5 en sentit la raideur, saisit aussitôt Souen celui-
là aussi était raide. Une rumeur se propageait, des premiers rangs des
prisonniers aux derniers. Le chef d'escorte prit par le pied une jambe du
premier, puis du second; elles retombèrent, raides. Il appela l'officier.
Celui-ci fit les mêmes gestes. Parmi les prisonniers, la rumeur grossissait.
L'officier regarda Katow .

«Morts?»

Pourquoi répondre!

«Isolez les six prisonniers les plus prêches !

— Inutile, répondit Katow; c'est moi qui leur ai donné le cyanure».
L'officier hésita:

«Et vous? demanda-t-il enfin.

— Il n'y en avait que pour deux», répondit Katow avec une joie
profonde*. La Condition humaine (1933).
418

Примечания:

1. Чуть изменившийся. 2. Прежде чем я поднес руку к своему телу 3 Шум, звон
(разг.) 4. Тени людей, напоминающие свежевырытые могилы 5 Кио отравился пре-
жде двух товарищей Катова.

Вопросы:

* Expliquez les raisons de cette «joie ».

JEAN-PAUL SARTRE (né en 1905)

JEAN-PAUL SARTRE est le représentant le plus éclatant de ce que nous

appellerons l'existentialisme français.

On sait que, devant un monde où règne l'absurde, Sartre en vient à poser que

l'homme, s'il veut 'justifier son existence, doit prendre parti, s'engager. Tant

pis pour qui laisse la mort tirer le trait final sous une vie mal justifiée: nous ne

sommes rien d'autre que nos actes.

C'est cette thèse que Sartre parvient à illustrer en un dialogue extrêmement

concret. Ainsi Garcin, journaliste révolutionnaire qui a fui plutôt que d'être

fusillé, restera, maintenant qu'il est mort, un lâche; et Inès, avec qui il se

retrouve en enfer, demeure près de lui comme «l'instrument chargé de lui

reprocher éternellement sa lâcheté».

L'ENFER, C'EST LES AUTRES...

GARCIN, la prenant aux épaules. — Écoute, chacun a son but, n'est-ce
pas? Moi, je me foutais1 de l'argent, de l'amour. Je voulais être un homme.
Un dur. J'ai tout misé sur le même cheval. Est-ce que c'est possible qu'on
soit un lâche quand on a choisi les chemins les plus dangereux? Peut-on
juger une vie sur un seul acte?

INÈS. — Pourquoi pas? Tu as rêvé trente ans que tu avais du cœur2; et tu
te passais mille petites faiblesses parce que tout est permis aux héros.
Comme c'était commode! Et puis, à l'heure du danger, on t'a mis au pied du
mur3 et... tu as pris le train pour Mexico.

GARCIN. — Je n'ai pas rêvé cet héroïsme. Je l'ai choisi. On est ce qu'on
veut.

419

INÈS. — Prouve-le. Prouve que ce n'était pas un rêve. Seuls les actes
décident de ce qu'on a voulu.

GARC1N. — Je suis mort trop tôt. On ne m'a pas laissé le temps de faire
mes actes.

INÈS. — On meurt toujours trop tôt — ou trop tard. Et cependant la vie
est là, terminée; le trait est tiré, il faut faire la somme. Tu n'es rien d'autre
que ta vie*.

GARCIN. — Vipère! Tu as réponse à tout.

INÈS. — Allons! Allons! Ne perds pas courage. Il doit t'être facile de me
persuader. Cherche des arguments, fais un effort. (Garcin hausse les
épaules.)
Eh bien, eh bien? Je t'avais dit que tu étais vulnérable. Ah!
Comme tu vas payer à présent. Tu es un lâche, Garcin, un lâche parce que
je le veux*. Je le veux, tu entends, je le veux! Et pourtant, vois comme je
suis faible, un souffle. Je ne suis rien que le regard qui te voit, que cette
pensée incolore qui te pense. (Il marche sur elle les mains ouvertes.) Ha!
Elles s'ouvrent ces grosses mains d'homme. Mais qu'espères-tu? On
n'attrape pas les pensées avec les mains. Allons, tu n'as pas le choix: il faut
me convaincre. Je te tiens.

ESTELLE4. — Garcin!

GARCIN. — Quoi?

ESTELLE. — Venge-toi.

GARCIN. — Comment?

ESTELLE. — Embrasse-moi, tu l'entendras chanter5.

GARCIN. —C'est pourtant vrai, Inès. Tu me tiens, mais je te tiens aussi.

(Il se penche sur Estelle. Inès pousse un cri.)

INÈS. — Ha! Lâche! Lâche! Va! Va te faire consoler par les femmes.

ESTELLE. — Chante, Inès, chante!

INÈS. — Le beau couple! Si tu voyais sa grosse patte posée à plat sur ton
dos, froissant la chair et l'étoffé. Il a les mains moites; il transpire. II
laissera une marque bleue sur ta robe.

ESTELLE. — Chante! Chante! Serre-moi plus fort contre toi, Garcin; elle
en crèvera (...).

INÈS. — Eh bien, qu'attends-tu? Fais ce qu'on te dit. Garcin le lâche tient
dans ses bras Estelle l'infanticide. Les paris sont ouverts. Garcin le lâche
l'embrassera-t-il? Je vous vois, je vous vois; à moi seule Je suis une foule,

420

la foule, Garcin, la foule*, l'entends-tu? (Murmurant.) Lâche! Lâche!
Lâche! Lâche! En vain, tu me fuis, je ne te lâcherai pas. Que vas-tu
chercher sur ses lèvres? L'oubli? Mais je ne t'oublierai pas, moi. C'est moi
qu'il faut convaincre. Moi. Viens, viens! Je t'attends. Tu vois, Estelle, il
desserre son étreinte, il est docile comme un chien... Tu ne l'auras pas!

GARCIN. — Il ne fera donc jamais nuit?

INÈS. — Jamais.

GARCIN. — Tu me verras toujours?

INÈS.—Toujours.

(Garcin abandonne Estelle et fait quelques pas dans la pièce. H
s'approche du bronzé .)


GARCIN. — Le bronze... (// le caresse.) Eh bien! voici le moment. Le
bronze est là, je le contemple et je comprends que je suis en enfer. Je vous
dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette
cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi.
Tous ces regards qui me mangent... (7/ se retourne brusquement.) Ha! Vous
n'êtes que deux? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. (Il rit.) Alors,
c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous vous rappelez: le soufre, le
bûcher, le gril7... Ah! quelle plaisanterie! Pas besoin de gril: l'enfer, c'est
les Autres.

Huis-Clos, scène V (1944).

Примечания:

1. Я плевал (груб,} 2. Что у тебя достаточно мужества, отваги. 3 Тебя приперли к
стене, нужно решить. 4. Молодая женщина, попавшая в ад за детоубийство 5 Услы-
шишь, как он кричит. 6. Имеются в виду бронзовые украшения, стоящие на камине
7. Жаровня, на которой поджаривают грешников. Также орудие пытки в средневеко-
вье.

Вопросы:

* Expliquez le sens de ces expressions: «Tu n'es rien d'autre quêta vie...»; «Tu es un
lâche parce que je le veux... »


** Que veut dire Inès? Ses paroles ne pré-parent-elles pas la formule finale: « L'enfer,
c'est les Autres... »?


421

XVII. Французское искусство

Первым делом следует задаться вопросом: существует ли фран-
цузское искусство. Может быть, под этим словом скрывается некая
абстракция? Может, скорей уж надо говорить о французской архитек-
туре, французской живописи, французской музыке? И тем не менее,
как бы ни были несходны эти виды искусства, между ними есть неко-
торое семейное сходство, как и среди множеств и множеств тех, кем
они были прославлены: где же еще могли родиться и жить Пьер Леско
и Филибер Делорм, Мансар и Клод Перро, Ватто и Коро, Моне и Ре-
нуар, Жан Гужон и Жермен Пилон, Рамо и Дебюсси, Форе и Равель,
как не под небом Франции, среди "изысканных пейзажей", как писал
Поль Верлен, — пейзажей, что заливает самый ясный в мире свет...

И ни в коем случае не следует сводить французское искусство к
нескольким утвердившимся шаблонам: сдержанность, профессиона-
лизм, склонность к полутонам, умелое сочетание смеха и слез и т.п.
Грандиозные кафедральные соборы, величественные сады Версаля, те
гордые лица, что писал Филипп де Шампань, экзотическое новатор-
ство Гогена, могучая суровость Родена, оркестровое неистовство Бер-
лиоза — вот красноречивые и неопровержимые аргументы против
слишком поспешного определения. Хотя и впрямь существует какая-
то атмосфера сдержанности, уравновешенности, изящества и, если
искать одно-единственное слово, меры, исключительно благоприятная
для развития большинства французских художников.

Долгое время, пока Франция искала себя, свое обличье, у нее не
было собственной архитектуры. Вернее, она вдохновлялась теми об-
разцами, что принесли римские завоеватели — прославленными аре-
нами, знаменитыми акведуками, а впоследствии, подпав под влияние
христианства, стала строить романские церкви и соборы, само назва-
ние которых уже ясно показывает, откуда они заимствованы. Но зато
как только она начала осознавать себя, то сразу принялась воздвигать
устремленные к небу готические соборы, именовавшиеся "opus fran-
cigenum", в которых изысканность сочетается с масштабностью уже в

422

чисто французском соотношении. И пусть ренессансные замки несут
на себе отпечаток итальянского изящества, — они были попыткой
создать искусство по мерке человека и подготовили появление шедев-
ров эпохи классицизма — Лувра и Версаля. В них точность линий,
чувство пропорций, простота и строгость рисунка соединяются с
пышностью, благородством, величественностью в единственном и
неповторимом сочетании, которое кажется в точности соответст-
вующим глубинным устремлениям французской архитектуры. Впо-
следствии этот идеальный стиль, пожалуй, подвергся некоторой пор-
че: он приобрел некоторую слащавость в XVIII в., тяжеловесность в
иных сооружениях наполеоновской эпохи, бесполезную округлость
плоти без мускулов в здании Парижской оперы. Ничего не поделаешь,
ни Мариво, ни Шатобриан не сравнимы с Расином. И тем не менее это
значительные писатели...

Жан Фуке и братья Клуэ, Пуссен и Клод Лоррен, Ватто и Шарден,
Делакруа и Коро, Мане и Ренуар, Сезанн и Гоген, Матисс и Руо — вот
перечень, который легко продолжить, перечень, весьма красноречиво
определяющий наиболее существенные достоинства французской
живописи.
И первым из них, наверное, должна быть названа преемст-
венность,
ибо в любую эпоху можно назвать значительные имена,
следующие одно за другим без разрывов, без тех достойных сожале-
ния периодов упадка, какие мы наблюдаем в итальянском искусстве
после Кватроченто и Ренессанса или во фламандском искусстве после
XVII в. Второе же, несомненно, многообразие, касается ли это рисун-
ка или цвета, пастели или карикатуры, портрета или пейзажа, истори-
ческой живописи или натюрморта — везде родина Энгра и Делакруа,
Латура и Домье, Фрагонара и Коро, Давида и Шардена блистательно
проявила себя. Добавим к этим достоинствам оригинальность, стрем-
ление не поддаваться иностранным влияниям, а главное, начиная с
импрессионистов, чувство риска и поиска; после них во Франции поя-
вилось такое количество талантов, и самые мощные из них, дерзко
соперничая друг с другом, открывают сотни дорог изумленному миру.
Сколько славных имен от Жоскена де Пре до Клода Дебюс'си, от
Рамо до Мориса Равеля отмечают как вехи историю французской му-
зыки!
Однако наши композиторы долгое время терпели двойную кон-
куренцию — итальянцев и немцев. Впрочем, французы частенько бы-
вали первыми, кто не жалел оваций чужеземным шедеврам; достаточ-
но вспомнить энциклопедистов, ополчившихся против Рамо и пред-
почитавших ему трели заальпийских соловьев, или наших отечест-

423

венных вегетарианцев, с яростной враждебностью воспринявших
"Пеллеаса". Поистине, французской музыке, чтобы занять причита-
ющееся ей по праву место, пришлось дожидаться, когда слава осени г
великую троицу Форе-Дебюсси-Равель. Но значит ли это, что до того
наши музыканты не сумели блеснуть ни в одной из областей этого
великого искусства? Достаточно назвать в ряду самых прославленных
опер "Армиду", "Дардана", "Осуждение Фауста". "Пенелопу", "Жан-
ну на костре". Стоит ли напоминать, каким симфонистом был Берли-
оз, какими великолепными оркестровыми произведениями являются
"Прелюдия" к "Послеполуденному отдыху фавна'" или вторая сюита
из "Дафниса и Хлои"? Можно ли написать историю камерной музыки,
не упомянув "Струнный квартет" Дебюсси или "Трио" Равеля? Мож-
но ли обойти молчанием незабываемые мелодии Дюпарка, Форе,
Шоссона?.. Но, пожалуй, нет смысла продолжать: чуть меньше сдер-
жанности, напевность,
не в такой мере идущая от сердца, чуть тяже-
ловеснее оркестровка — и можно задаться вопросом, не были бы три-
умфы французской музыки более частыми и не такими трудными...

И в заключение несколько слов о том, в высшей степени социаль-
ном искусстве, каким является искусство декоративное. Можно ли
забыть о роли Франции с XVI по XX век в создании мебели, в которой
удобство соперничает с изяществом и элегантностью? Отнюдь не слу-
чайно некоторые стили названы по имени существовавших у нас по-
литических режимов и королей — стиль Регенства, стиль Людовика
XVI,
стиль ампир вошли в международный словарь так же, как гобе-
лены и декоративные ткани мануфактуры. Гобелен и вазы, изготов-
ленные на Севрской мануфактуре, стали общим достоянием всех ху-
дожников.

L'ART GOTHIQUE

de Chateaubriand à Péguy, en passant par Victor Hugo et HUYSMANS, la