Межкультурные коммуникации. Proverbes

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raux, avec Gui de Faur de Pibrac, Antoine Faure, Pierre Matthieu. Ronsard formule de nombreuses maximes dans son pome Sur ladolescence du roi trs-chrtien.

- La mode des maximes fait fureur dans le monde des prcieuses. La maxime correspond au got si vif du temps pour tout ce qui touche lanalyse psychologique.

- La maxime en tant que genre spcifique contribuant renouveler lanalyse morale et psychologique nest vritablement apparue que dans lentourage de Mme de Sabl, Jacques Esprit, La Rochefoucauld. La tradition est reprise au XVIIIe sicle par Chamfort, Voltaire et Diderot.

Postrit.

- Les pomes gnomiques, qui mettent en vers des maximes.

- Lesthtique du fragment. Frdric Schlegel. Les textes de lAthenaeum.

- Les clichs sont poursuivis depuis le romantisme. La formule cliche na de valeur que comme moyen trop facile de communion avec lauditoire. Les beaux esprits ne veulent pas vivre de recettes. A la condamnation dexpressions juges triviales et populaires sajoute le refus dune "sagesse" perptuant sa loi sous forme dune mise en fiche proverbiale du comportement de lindividu. Le dclin du proverbe sest accompagn dun renoncement progressif la mtaphore. Les proverbes attests plus rcemment dans les recueils sloignent du domaine concret pour voquer plus littralement et sur un mode abstrait le monde moral et affectif. Beaucoup dnoncs abstraits et moralisateurs sont attests ds les premiers manuscrits ("Lhomme propose et Dieu dispose", "Qui aime bien chtie bien"), mais ce qui a t perdu avec le temps, ou parfois avec la modernisation syntaxique, cest la force de la formule, sa frappe (prosodie, rime, etc.), comme si elle jouait le mme rle que la mtaphore dans les autres noncs : celui dune griffe authentifiant le proverbe. Lappauvrissement du fonds proverbial franais va de pair avec la perte dune exigence rhtorique, comme si dsormais plus rien du savoir humain ne pouvait se mettre en images ou en formules.

- Le peuple continue crer des proverbes, qui affleurent et se rpandent en priode de crise, lorsquun groupe social ou une nation opprime se trouvent obligs daffirmer leur identit et leur force. Ex. : ceux qui sont apparus sur les murs de Nanterre en mai 1968 : "Mtro, boulot, dodo" et "Sous les pavs la plage".

- Les slogans, les mots dordre, constituent des maximes labores pour les besoins dune action particulire. Ils doivent simposer par leur rythme, leur forme concise et facile retenir, mais ils sont adapts aux circonstances, doivent toujours tre renouvels et ne participent pas encore au large accord traditionnel dont jouit le proverbe. Leur rle est celui dimposer, par leur forme, certaines ides notre attention. Les slogans publicitaires ("Un verre a va, trois verres, bonjour les dgts").

- Les substitutions dans les proverbes pratiques par les surralistes (Breton et luard). Ex. : Il faut battre sa mre pendant quelle est jeune. Travail de drision de la signification, de Rrose Slavy de Desnos aux Mots sans mmoire de Leiris.

- Les mtaproverbes. Le dtournement systmatique dexpressions proverbiales et de proverbes, la fois sur le plan phontique et smantique. Les mtaproverbes ironisent sur les slogans publicitaires et sur les principes de notre socit. Ex. : "On a souvent besoin dun plus petit que soi, pour lui casser la gueule" (Pierre Pret) ou les Proverbes daujourdhui, de Guy Bart.

- Le wellrisme. Sam Weller, le hros de Charles Dickens dans Monsieur Pickwick cite des chapelets de phrases sentencieuses. Sam Weller a donn son nom aux wellrismes. Dj attest au IIIe sicle avant notre re, le wellrisme est la contestation parodique de la parmie, dont il tourne en ridicule largument dautorit. Il comporte trois squences : le premier segment est soit une parmie soit une pseudo-parmie; le deuxime, introduit par la formule "comme disait un tel", attribue la citation un "hros", un personnage historique ou lgendaire, et le circonstant apporte la touche comique.

- Le genre est redcouvert au cinma. Ex. : ric Rohmer qui, entre 1981 et 1988, regroupe un ensemble de six films sous le titre gnral Comdies et proverbes.

Un peu de psychologie

Dans ce paragraphe je voudrais prsenter le point de vue dun psychologue canadien m. Georges-Henri Arenstein.

 

Il arrive souvent que certaines personnes, ne sachant plus quoi dire dans une conversation, citent un proverbe passe-partout pour meubler un silence.

Ce recours une phrase toute faite, extraite de la sagesse populaire, frappe par son caractre absolu. Et son caractre absolu semble surgir du simple fait que la phrase est connue de tous. Donc, croit-on, elle doit tre vraie.

Si le recours aux proverbes a un petit quelque chose de rassurant, je ne peux mempcher de penser quil sagit dun mcanisme de dfense qui empche le vrai contact et qui empche les ajustements crateurs. En effet, lorsque la phrase est dite, le silence cesse dtre gnant. La personne est mieux assise sur sa nouvelle certitude. Elle semble protge maintenant par la sagesse des nations !

Est-il besoin de dnoncer le fait que le recours aux proverbes est un drivatif strile qui napporte aucune paix durable ni aucun changement significatif. Qui plus est, la phrase est souvent fausse ou alors comprise dans un sens unilatral, celui qui favorise son usager. Voici quelques exemples entendus dans ma pratique.

Le temps arrange bien les choses. Faux. Le temps nest pas un personnage enchanteur qui rpare quoi que ce soit. Quune situation de vie soit agrable ou dsagrable, ce nest pas le temps qui modifie quoi que ce soit. Ce sont les gens qui le font. Ils peuvent le faire avec laide du temps (rapidement ou lentement), mais le temps, lui, ne fait rien dautre que passer.

Tu rcoltes ce que tu smes. Faux. Ce nest pas automatique ! Il va pousser ce que tu sиmes, a cest certain ! Quant а rcolter, encore faut-il le vouloir. Dans la vie comme dans un champ, il ne suffit pas de semer des bonnes choses pour rcolter des bonnes choses ! Et les mauvaises herbes ? Et les cailloux ? Et les insectes ? Discriminer le nourrissant du toxique est une tche quotidienne.

Il faut aller dans son champ et cueillir ce quil y a а cueillir ! Ceci demande des efforts et de linitiative et aucune rcolte ne sest jamais faite automatiquement.

Une de perdue, dix de retrouves, dit-on au jeune homme qui a perdu sa compagne. Faux. Cette phrase a pour fonction dapaiser la dtresse dun amoureux qui vient de se faire plaquer.

Mais croyez-vous vraiment que cette phrase va lui faire du bien ? Et que ferait-il, de toutes faons, avec dix femmes а ses cots ?

Je recommande plutt un accueil bienveillant : "Oui, une de perdue, cest trиs dur. Je suis avec toi !"

Jamais deux sans trois. Faux. Superstition absurde base sur des statistiques inexistantes. Deux ? Trois ? Quatre ? Les vnements nont pas lhabitude de consulter les statistiques avant darriver. Ils arrivent, un point cest tout.

Je recommande plutt la reconnaissance de la ralit : "Deux fois ? Ah non ! Quelle malchance !"

On apprend de nos malheurs. Faux. Les malheurs comme les bonheurs sont des occasions dapprendre. Encore faut-il les saisir et se mettre en marche.

"On apprend de nos malheurs" est une gnralisation dangereuse : elle implique que je ne peux apprendre que de mes malheurs. Rsultat : linconscient se met а saboter nos actions pour dclencher un ou plusieurs malheurs afin de pouvoir, enfin, apprendre ! Ces malheurs sont dailleurs anticips par des scnarios de catastrophes comme : "Un malheur narrive jamais seul".

Un malheur narrive jamais seul. Ah non ? Ce serait le malheur qui dciderait de lui-mme de se faire accompagner par un autre malheur…. pour se sentir moins seul, sans doute ?

Cest encore une de ces phrases qui dresponsabilise la personne qui parle. Entendez-vous la plainte de la victime impuissante qui se cache derrire cette phrase ? Dans une de ses chansons, Angle Arnault affirme : "Paniquez pas pour rien : le pire sen vient !"

On peut trouver dautres phrases ou proverbes contraires lquilibre psychologique, la logique humaine, ou la responsabilisation de la personne!

Proverbe forme