Русская эмиграция во Франции

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ls passent lAisne et, en marche force, approchent de Chateau-Thierry. Soissons est tombe, la route sur Paris est ouverte! Rappele de toute urgence, la Division Marocaine occupe la position cheval sur la route de Soissons-Paris et reoit, la premire, le coup de boutoir allemand. Les zouaves retiennent la pression ennemie mais, au bout dun moment, commencent a cder dans leur centre. linstant o tout semblait perdu, le Commandement jette en attaque sa dernire rserve, la Lgion Russe.

Son attaque est dcrite de la faon suivante par l historin de la Division Marocaine:

"Pour arrter cette avance menaante, le Colonel Lagarde donne ordre a la Lgion Russe de contre-attaquer. La Lgion Russe se lance en avant, officiers en tete. Mme les medecins, pris par lenthousiasme de cette glorieuse phalange, ont oubli leur mission principale de charit et, avec les combattants, pntrent dans les rangs de lennemi. Sur 150 combattants, 110 sont rests sur la cte de Vauxbuin. Cette bataille cote aux Russes 85 % de leurs effectifs et presque tous les officiers"

La presse franaise de lpoque en admiration devant lhroisme russe souligne le grand nombre de Croix de la Lgion dHonneur et de Croix de Guerre dcern aux combattants russes et emploie pour la premire fois le terme honorifique, reste depuis attache cette unit en la dnommant la "Lgion dHonneur".

En aot, la Lgion Russe reoit enfin pour la premire fois des renforts importants composs de volontaires danciens rgiments du Corps Expditionnaire, devient un bataillon avec 2 compagnies et demie de tirailleurs et une compagnie de mitrailleurs et rentre comme unit indpendante dans la Premire Brigade de la Division Marocaine.

Ce bataillon est aussitt dirig au nord de lAisne o i1 sempare de Trny-Sorny et progresse vers Laffaux, un des points avancs de la ligne Hindenburg.

Au cours des combats du 12 sptembre, le bataillon franchit 3 ranges de fortifications en bton arm et perce la ligne de dfense allemande, prend par surprise un grand nombre de prisonniers et une grande quantite de matriel.

Pour toutes ces operations, le Marchal Foch, Commandant en Chef des Armes, octroie au Bataillon Russe la fourragre aux couleurs de la Croix de Guerre et une Croix de Guerre avec 2 palmes son drapeau, avec les citations.

La rnomme acquise par la Lgion Russe dHonneur attire dans ses rangs de nombreux volontaires provenant des compagnies douvriers ou mme de la Lgion Etrangre. Malgr s pertes, ses effectifs augmentent: au 1er novembre 1918, le bataillon compte 564 hommes rpartis en 3 compagnies de combat et une compagnie de mitrailleuses.

Des le 1er octobre, les Allemands taient amenes evacuer toute la ligne Hindenburg et se retirer vers la frontire. Dans ces conditions, la Division Marocaine toute entire est transporte a Nancy et entreprend le mouvement final le long de la Moselle vers Moyeuvre et seul lArmistice du 11 novembre arrte cette operation.

Malgr cela, la Lgion Russe dHonneur continue dxister et participe avec les Armes Allies a lavance le long de la rive gauche du Rhin; elle traverse la Lorraine, lAlsace, la Sarre, arrive a Friedrickshafen, puis est dirige sur Worms quelle occupe jusquen dcembre.

la fin de lanne 1918, la Lgion Russe dHonneur est vacue a lintrieur de la France et dmobilise.

LVACUATION DE larme blanche de LA CRIME

Lhistoire de lmigration blanche commence par une tragdie: lvacuation de la Crime en novembre 1920 par larme du gnral Wrangel.

Lanne 1920 voit briller les derniers feux de la guerre civile en Russie du sud. la fin du mois de mars, vaincu par larme rouge, le gnral Dnikine a d faire vacuer de Novorossiysk, dans une panique indescriptible, les dbris de ses armes blanches. Rfugies en Crime, ces troupes dmoralises semblent promises une dfaite rapide. Dnikine, dcourag, remet ses pouvoirs son rival et ennemi personnel, le gnral Baron Wrangel.

Pendant plus de 6 mois, Wrangel donne lillusion que les armes blanches pourraient retourner la situation en Russie et chasser les bolcheviks du pouvoir. Mais le 12 octobre 1920, la nouvelle de larmistice sovito-polonais annonce que les jours de larme Wrangel sont compts. Les troupes qui luttaient contre la Pologne sont envoyes sur le front de Crime pour donner le coup de grce. Le 8 novembre, apprenant la chute des premires lignes de dfense, Wrangel donne lordre dvacuation.

Tous les navires prsents dans les ports de Crime sont rquisitionns, dont le vieux paquebot "Rion". Les bateaux russes sont mis sous la protection de la France et hissent le drapeau tricolore. Lescadre franaise de Mditerrane Orientale supervise les oprations. Tout se passe dans lordre. Quasiment tous ceux qui le dsirent peuvent tre vacus. En une semaine, 130 navires arrivent Constantinople, avec 146.200 rfugis bord, dont 29.000 civils, souvent dans un entassement ahurissant. Ltat sanitaire est catastrophique: les Russes sont dcims par le typhus, il y a mme des cas de cholra et de peste. Les autorits franaises de Constantinople sont dpasses: que faire de cette masse norme de rfugis, arms jusquau dents et quips dune flotte de guerre complte? Les laisser dbarquer Constantinople est inconcevable; cette ville, sous occupation allie, est dj surpeuple de rfugis, car la Turquie est en pleine guerre: le rebelle Mustapha Kmal contrle pratiquement toute lAnatolie o il se heurte larme grecque. La perspective de voir cette arme russe ds?uvre prendre part au conflit donne des cauchemars aux Allis.

Il faut donc loigner le plus vite possible les Russes de cette poudrire. La flotte de guerre est envoye Bizerte, et Georges Leygues lance un appel aux tats balkaniques pour quils accueillent les troupes et les rfugis civils. Le rsultat est dcevant: la Roumanie nen accepte que 2000, la Grce 1700, la Bulgarie 3800; seule la Serbie, fidlement russophile, ouvre grand ses portes et en recueille 22.300. Au total, 34.000 personnes ont t vacues le 1er janvier 1921. Reste donc plus de 100.000 rfugis loger et nourrir. En attendant une destination dfinitive, les Cosaques du Don ont t envoys en Thrace Tchataldja, ceux du Kouban sur lle de Lemnos, et les troupes rgulires sur la presqule de Gallipoli, dans le dtroit des Dardanelles. Les civils, jugs moins dangereux, ont t rpartis dans plusieurs camps autour de Constantinople.

Pour le gouvernement franais, il est vident que larme Wrangel a cess dexister, et que ces milliers de rfugis ne sont que des individualits. Mais les autorits militaires et navales sont effares par cette faon de voir les choses: Si on licencie larme Wrangel sans aucune perspective demploi, la situation Constantinople risque de tourner rapidement au cauchemar. Il faut absolument que la discipline militaire soit maintenue, et les troupes laisses sous les ordres des officiers russes, afin dviter de les voir se transformer en mercenaires ou en "grandes compagnies". Il sera alors plus facile de disperser en douceur les rfugis vers les pays qui voudront bien deux. contrec?ur, le gouvernement doit se rallier ces arguments.

Wrangel, fin tacticien, sengouffre par cette porte laisse entrouverte. Il profite de lautorit que lui laissent les Franais pour sopposer par tous les moyens la dispersion de son arme: propagande, pression psychologique, menaces, tout est bon pour garder un noyau irrductible dArme Blanche; car Wrangel caresse toujours le rve de reprendre la lutte contre les Soviets, ou de semparer du pouvoir si celui des bolcheviks seffondre tout seul. Ainsi, le sjour de lArme Russe Constantinople est marqu par un bras de fer permanent entre Wrangel et les Franais, qui cherchent constamment se dbarrasser de rfugis qui cotent une fortune au budget de la France.

Trs vite, les autorits constatent que beaucoup de rfugis ont le mal du pays. Elles voient l une belle occasion den diminuer le nombre; le gouvernement fait donc savoir dans les camps que personne nest retenu, et que la France assurera le rapatriem