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John Maynard Keynes

Leа plan.

I.Introduction.

1.Les sociétés modernes, les différences avec le monde dТhier.

2.Les courants les plus marquants de lТéconomie du XYI-XIX siècles.

3.Le rôle des grands économistes dans le développement de lТéconomie.

II.John-Maynard Keynes.

1.Biographie.

2.Les oeuvres principales.

3.Les approches principales de Keynes, la critique des classiques.

a).lТapproche macro-économique.

b).la vision du rôle de lТEtat

c).la place de lТ emploi du revenu et du niveau dТactivité dans lТéconomie de lТEtat.

d).la critique de la loi de Say.

e).le remède pour lutter contre le chômage.

f).la place de la monnaie dans lТéconomie de lТEtat lТefficacité marginale du capital.

g).lТapproche en termes de flux.

4.La politique économique en économie ouverte.

a).la valeur de la monnaie nationale.

b).la politique de relance.

c).les enseignements de Keynes et la crise actuelle.

.L héritage de Keynes dans la pensée économique contemporaine.

1.Les keynésiens.

IY.Conclusion.

Y.Bibliographie.

YI.Suppléments.

I.Introduction.

1.Les sociétés modernes, les différences avec le monde dТhier.

Notre organisation économique nТest pas universelle. Et pourtant quelles que soient les différences, il existe un certain nombre de fonctions, qui doivent toujours être assurés. Toute société produit, répartit les biens dont elle dispose entre ses membres, et assure à ceux-ci un certain niveau de consommation (plus ou moins élevé, plus ou moins également réparti entre les individu qui constituent la collectivité...).

Au-delà de ces convergences, les oppositions entre les différentes sociétés sont nombreuses. Le monde économique dТaujourdТhui diffère de celui dТhier, les technologies actuelles sont beaucoup plus complexes, les serfs ont disparu, le niveau de consommation alimentaire a augmenté, lТinstruction sТest developpée, la monnaie est au coeur des échanges.[3,p14].

Mais quТest qui a formé le visage économique du monde dТaujourdТhui? Quelles sont les racines de la science économique et qui etaient ses fondateurs?

Je voudrais analyser lТapproche de John-Maynard Keynes qui a fondé le nouvel courant économique - le keynésianisme dont lТinfluence sur la pensée économique et sur les politiques économiques pratiquées apres la Seconde Guerre mondiale etait considérable.

2.Les courants les plus marquants de lТéconomie du XYI-XIX siècles.

LТessor économique qui progresse a partir du XYI-ème sciecle sТaccompagne dТune reflexion sur les mecanismes de ce developpement.

-Le mercantilisme au XYI-ème siècle УfondeФ lТéconomie politique. Pour les mercantilistes puissance des citoyens et puissance de lТEtat sont liées. Le commere est la source essentielle de la fortune de la nation. La politique économique mercantiliste se fonde sur lТintervention de lТEtat et sur la réglamentation.

-La physiocratie au XY-eme siècle élabore une doctrine économique fondée sur lТidee dТun ordre naturel qui repose sur le principe de la propriété privée foncière source de la richesse du monde: seule lТagriculture permet de créer des richesses.

-Au XY-XIX siècles, la France et la Grande Bretagne sТindustrialisent, les économistes raisonnent a partir des transformations économiques et industrielles quТils observent. Ce sont les classiques. Pour eux les fondements de lТéconomie libérale resident: dans la présence dТun ordre naturel qui assure lТharmonie entre le intérêts particuliers et lТintérêt général, Уla main invisibleФ. CТest grâce au marché que sТétablit lТéquilibre entre lТoffre et la demande, alors, lТEtat doit être ninimal, pour ne pas se confondre dans les lois économiques naturelles.

-Les marxistes voient dans la mise en place du capitalisme libéral le renforcement des inegalités sociales. Pour Marx, il nТexiste pas de lois naturelles de lТéconomie. Sa méthode de lТanalyse est matérialisme dialectique. Au coeur du système capitaliste se trouvent les rapports dТexploitation entre la bourgeoisie et prolétariat, lТextorsion du surtravail et de la plus value.

-En réaction contre les marxistes sТélabore lТanalyse néo-classiqueа dont les représentants croient en économie de marché.Ils affirment la pensée classique: la réalisation de lТéquilibre est automatique, lТéquilibre se propage sur chaque marché pour détérminer lТéquilibre général. Alors, les néo-classiques fondent la micro- économie.

-LТapproche de J.-M. Keynes sТoppose a la théorie néo-classique.[6,p63].

3.Le rôle des grands économistes dans le développement de lТéconomie.


Si lТapprentissage de lТéconomie ne se réduit a la connaissance des grands auteurs, celle-ci est indispensable a une véritable maîtrise des problèmes économiques. La pratique des grands auteurs a dТabord un intérêt historique, dans la mesure ou elle permet de percevoir la facon dont se sont construites lrs sciences économiques mais surtout elle rend plus rapide la compréhention du monde actuel. De nombreux problèmes ont été analysés, discutés, au cours des siècles et, de même quТon nТabordeа plus aujourdТhui un problème mathématique ou physique comme il y a un siècle, de même en économie, des problèmes ont été resolus, des connaissances ont été acquises...et il est inutile de perdre son temps a éssayer aujourdТhui de tout réinventer. Bien sur la connaissance de la pensée des grands économistes permet de mieux comprendre des clivages, mais aussi les points communs entre les grands courants de la pensée économique contaimporaine.Or, cette connaissance est éssentielle car bien souvent les hypotheses ou les implications théoriques des analyses nТapparaissent au lecteur que dans la mesure ou il connaît les théories économiques developpées par les pères fondateurs de lТéconomie.[3,p.308].


а

II.John-Maynard Keynes.

1.Biographie.


J.-M. Keynes est né en 1883, lТannée de la mort de Karl Marx. Il etait un fils dТun économiste John Neville Keynes (1852-1942) qui enseigna les Уsciences moralesФ a Cambrige a lТépoque ou lТéconomie politique leur était encore rattachée, est lТauteur dТun ouvrage sur le domaine de cette science qui fit autorité pendant plusieurs decennies. Maynard Keynes fut ainsi un pur produit de Cambrige, lТUniversite alors incontestablement la plus reputée outre manche, en raison de la présence dТAlfred Marchall (1842-1924) qui a formé la plupart des économistes britanniques actifs depuis la fin du XIX-ème siècle jusquТaux environs de la Seconde Guerre mondiale, a commencer par Keynes lui-même.

Keynes etudia surtout les mathématiques a lТUniversité et sa thèse fut consacrée a la théorie des probabilités, mais il etait assistant de Marchall a lТépoque ou il la rédigeait et il devint très vite lТun des membres les plus actifs de la profession des economistes de la Grande-Bretagne: éditeur de lТEconomic Journal,secrétaire, puis le président de la Royal Economic Society. Auteur polifique il fut bientôt lui-même un maître entouré par ses disciples au sein du Club dТéconomie politique de Cambrige quТil avait crée. Pourtant lТenseignement et la recherche en économie ne suffisait pas a remplir sa vie. Apres la Premiere Guerre mondiale, quТil passa au service du Tresor britannique et tant que responsable des relations financières avec les alliés, developpa une activité multiforme puisquТil fut a la fois financier (heureux en affaires), journaliste, militant politique (au sein du parti libé-ral), mécène et président du Conseil des Arts en même temps quТéconomiste. Il ne passait plus au Cambrige que deux jours par semaine et residait a Londres, dans le cartier de Bloomsbury, a coté de ses amis qui comptaient parmi les intellectuels les plus en vue de sa génération. Il avait dТailleurs renoncé a toucher le moindre revenu de son université.

En 1937 les premiers symptômes de la maladie cardiaque qui devait lТemporter obligèrent a Keynes a réduire sensiblement ses activités. Cependent dès le début du deuxième conflit mondial, il se portait volontaire pour reprendre du service auprès de lТAdministration britannique au sein de laquelle il fut chargé de deux dossiers très importants: la négotiation des prêts américains aа la Grande-Bretagne, pour financer son effort de guerre, et mise sur pied dТun nouvel ordre monétaire international pour lТapres guerre. Dans le cadre de ces nouvelles fonctions, et en dépit dТune santé chancelante, il fut amené a se rendre plusieurs fois aux Etats-Unis, ou il fut, en particulier, lТune des principales figures de la conférence de Bretton Woods (julliet1944) qui donna naissance au FMI et a la Banque mondiale. LorsquТil mourut prématurement, en 1946, il etait chargé dТhonneur: membre du conseil de la Banque dТAngleterre, docteur honoris causa de plusieurs universités (dont la Sorbonne) et baron de Tilton depuis 1942, ce qui lui avait ouvert la porte de la Chambre de Lords.[1,pp58-59].

2.Les oeuvres principales.

Les premiers livres de Keynes étaient les ouvrages plutôt dictées par les circonstances УMonnaie et finances indiennesФ(1913), porte la trace du passage de Keynes dans la haute fonction publique, entre la fin de ses etudes et le début de sa thèse, УLes conséquences economiques de la PaixФ (1919) temoignent de lТindignation de Keynes

devant las conditions imposées à lТAllemagne apres la Première Guerre mondiale (dans lesquelles il voyait les germes des conflits futurs); enfin УLa reforme monétaireФ (1923) est le resultat direct des contributions de Keynes en tant quТéditeur des supplé-ments économiques de Manchester Guardian.

En 1930 a paru le premier grand livre de théorie économique, le УTraité de la monnaieФ. On y trouve tout ce quТon pouvait attendre, à cette époque dТun traité exhautif, depuis les statistiques sur la masse monétaire et la vitesse de circulation jusquТà une théorie monétaire du cycle économique. Il contient surtout un premier exposé de la fonction keynésienne de demande de monnaie,qui constitue, retrospéc-tivement son apport principal.

En 1936,enfin, paraît la УThéorie genérale de lТemploi, de lТintérêt et de la monnaieФ, le livre qui va asseoir durablement la gloire de Keynes. Pourquoi ce nouvel ouvrage moins de 6 ans après le УTraité de la monnaieФ dans lequel il pensait déjà avoir apporté une contribution éclatante à la science économique ? La réponse nТest pas à chercher ailleurs que dans la crise éconiomique qui démarre en 1929 et qui na se plonger jusquТà la guerre. Les theories du cycle comme celle du УTraité...Ф, qui sТintéressait principalement aux variations des prix, perdaient toute patience dans la situation des années 30, marquées par une quasi-constance des prix et lТenfoncement dans la depression avec des niveaux de chômage jamais atteints auparavant. A situation inédite explication inédite. Le génie de Keynes a su plus tot que les autres, proposes une telle explication et lТimposer à la profession des économistes. Mais pour y parvrnir, il fallait rompre complétement avec les manières de raisonner anciennes, УsТaffranchir des idées préconçuesФ. Keynes nТa pas adapté un modèle ancien, il a, ainsi quТil lТécrit lui-même, revolutionné la science économique.

LТensemble des traveaux de Keynes a profondement marqué non seuleument lТhistoire de la pensée économique, mais aussi les politiques économiques effectivement adop-tées dans le monde en particulier après la Seconde Guerre mondiale.[1,pp59-61].

3.Les approches principales de Keynes, la critique des classiques.

LТanalyse keynésienne constitue une critique sévère de lТanalyse neo-classique, sur les points essentiels, et semble apporter une triple rupture; ce nТest pas seuleument le champs de lТéconomie qui se modifie: cТest aussi lТobjet et les instruments dТanalyse.

Il oppose sa théorie à celle des néo-classiques.

a).lТapproche macro-économique.

-Macro économique, son analyse établit dТemblée des relations entre les agrégats au niveau le plus global: le fonctionnement global dТ une économie ne peut être déduit de lТagrégation (cТest-à-dire de la somme ) des comportements individuels il a sa logique propre. Aux decisions individuelles retenues par lТanalyse traditionnelle, Keynes va substituer la prise en considération des comportements de groupes, de catégories globales.Depuis le dernier tiers du XIX-ème siècle, le marché, lТoffre, la demande et le prix étaient devenus les préoccupations principales des économistes: cТétait bien le comportement de lТindividu isolé, de lТhomo oeconomicus (consommateur individuel ou producteur individuel) qui était priviligié, la demande globale, la demande globale (ou lТoffre globale) qui semanifestaient sur le marché nТétaient que la somme des comportements individuels, le tout apparaissait comme la somme des parties.

Or lТunivers de Keynes est, en partie au moins, un univers de la totalité, se sont des quantités saisies au niveau le plus global qui sont prises en compte: le produit national, le revenu national, lТinvestissement, la consommation, la demande, non pas dТun individu mais dТune collectivité: le comportement collectif a une logique différente de celle de lТindividu: ce qui est sage pour un individu donné peut être une folie pour une collectivité.

CТest ce quТil est convenu dТappeler le Уsophisme de compositionФ un individu donné peut au cours dТun spéctacle, tenter dТaméliorer sa vision en montant sur une chaise; mais si tous les spéctateurs font de même, il nТen résultera aucune amélioration pour lТensemble...Si tous les individus tentent dТaccroître leur épargne en période de la depression, il est possible que lТépargne globale soit en fin de compte réduite: ainsi on ne peut invoquer la sagesse du comportement particulier à lТappui de la gestion des affaires de la collectivité. Le tout nТest pas (ou pas seuleument) la somme des parties.[6,p75].

b).la vision du rôle de lТEtat


LТanalyse de Keynes intègre lТEtat, acteur essentiel, et préconise son intervention pour pallierа les défaillanes de lТéconomie du marché. [2,p.57а ].LТEtat ne doit plus se contenter du rôle de gendarme préconisé par les néo-classiques; il peut et doit agir, intervenir dans lТéconomie si lТinitiative individuelle est défaillante.[6,p75]. Keynes,partant du constat que la théorie des néo-classique de lТéquilibre est inopérante pour assurer le plein emploi, propose une action très pregante de lТEtat pour briser le cercle vicieux de la crise. Comment pourrait-on espérer une issue favorable alors que les investisseurs, faute dТune demande solvable suffisante, sont découragés? Selon Keynes, le niveau de lТemploi est principalement lié àcelui de la demande effective (ou solvable). Il convient donc que lТEtat intervienne directement (par une politique budgétaire de dépences publiques) et indirectement (par ses politiques monétaire, fiscale, du crédit etc..) dans les fonctions de consommation et dТinvestissement. Constatant que les catégories sociales défavorisées sont celles dont la couverture des besoins par les revenus disponibles est la moins élevée, il pose la nécessité de lier la politique dТintervention economique à une politique sociale de réduction des inégalités. Pour ce faire il prône un accroissement significatif du revenu des plus défavorisés et la mise en oeuvre dТune réforme fiscale. Pour ce qui est de la fonction dТinvestissement, lТauteur suggère une politique de crédit abondant et àbon marché, ainsi quТune relance par les commandes publiques, voire même la prise en charge, par lТEtat de certaines activités de production. CТest dire que progressivement, le Budget de lТEtat est devenu une énorme machine à rédistribuer des richesses en considération de lТobjectifs économiques et sociaux.

c).la place de lТ emploi du revenu et du niveau dТactivité dans lТéconomie de lТEtat.

- La deuxième rupture est alors clairement énoncée: lТemploi, le revenu et le niveau dТactivité cessent dТêtre des données et deviennent des variables, le plein emploi nТ est plus censé être lТétat permanent vers lequel les forces spontannées du marché, la main invisible ramènent inéluctablement lТéconomie: Keynes contre la tradition ricardienne, rejette la lois de Say et rejoignant certaines institutions de Maltus, montre la possibilité dТéquilibre durable de sous-emploi, en ce sens que les équilibres de mar-ché conduisent à des situations où tous les travailleurs ne sont pas nécessairement employés.

d).la critique de la loi de Say.

La loi de Say. On y trouve chez Jean-Baptiste Say, pour la première fois dТune façon systématique; lТidée de lТéquilibre. J-B Say formule la necessité de lТéquilibre pour la loi des débouchés; une loi quТil formule dТune façon suivante: Уles produits sТéchangent contre les produitsФ. Explicitons le mécanisme: pour une marchandise qui est offerte sur le marché, des salaires ont été versés à ceux qui ont contribué à la production de cette marchandise. Ces salaires vont être dépensés, ils serviront à acheter dТautres marchandises où même celles-là: de nouveau les revenus seront aussi payés, et en fin de compte, la marchandise offerte - à condition quТelle corresponde à un besoin réel - trouvera sa propre demande.[6,p325].

Quand les entreprises anticipent une demande insuffisante, lТéconomie connaît le sous-emploi...Lorsque ceux-ci établissent leurs plans de production et dТembauche, ils le font à partir dТune demande quТils éstiment en fonction des donées objectives - leur carnets de commande - mais aussi dТ une intuition. La demande effective est composée à par-tir de lТanticipation par les entrepreneurs dТun niveau de demande pour les biens de consommation et pour les biens de lТéquipement...

La demande effective se traduit alors par une offre effective аet une seule.Celle-ci se réalise à partir des plans de production anticipés, si les hipothèses étaient multiples, une fois les décisions prises; il nТ y a quТune seule réalisation. Mais il nТy a quТune chance trés limitée que la demande de biens de consommation globale anticipée sТajuste exac-tement à celle réelement rencontrée. De plus, rien nТassure que les biens de production demandés et les biens de consommation anticipées soient dans de bonnes proportions...

Il en résulte toujours un risque de sous-utilisation des capacités productives ou dТinsuffisance de biens dТéquipement... Dans le schémaа keynésien lТoffre ne crée pas exactement la demande correspondante: nous sommes en totale contradiction avec la théorie classique pour laquelle la loi de J-B Say affirme lТéquilibre macroéconomique. [6,p326-327]

а

La place de lТemploi du revenu de la monnaie et du niveau dТactivité dans lТéconomie de lТEtat, selon Keynes.

Dépences de biens

de consommation

prévues.


Anticipations Demande

des effective.

entrepreneurs.


Dépencses de Plans de production

biens dТéquipe- mis en oeuvre par

ment prévues. les entreprises

= offre.

 


Rétroaction


Depenses

réelles.


Revenus. Niveau dТemploi.

e).le remède pour lutter contre le chômage.

Forgé dans les anées trente en réaction au Уlaissez-faireФ des économistes néo-classiques, le modéle keynésien constitue un vigoureux plaidoyer pour une politique active de lutte contre le chômageа pour les mesures de soutien de la demande. Rappelons que, dans lТapproche néo-classique, la rationalité des comportements individuels et le bon fonctionnement des marchés suffisent à réaliser lТéquilibre entre lТoffre et la demande sur tous les marchés y compris celui de travail. En cas de chômage lТexcès de lТoffre de travail sur ce dernier marché provoquera une baisse des salaires qui incitera les entreprises à embaucher dТavantage et certains chômeurs à abandonner leur recherche dТemploi. En dТautres termes, pour les néo-classiques, les demandeurs dТemploi sont des gens qui ne sont pas intéressés à travailler au taux de salaire courant: tout chômage est volontaire, lТéconomie tourne toujours au plein emploi et de capacités de production, toute politique économique est superflue.

Pour J.-M. Keynes, à lТinverse, lТajustement par la baisse des salaires ne sТopère pas car il se heurte à lТopposition des salariés. Si les salaires nominaux sont rigides à la baisse, la seule façon de stimuler lТembauche des entreprises consisterait, si lТon s en tient aux hipothèses néo-classiques, à favorises une hausse du niveau général des prix et donc une baisse des salaires réels, en accroisement la masse monétaire. Labaisse des salaires réels ne joue toujours quТun rôle secondaire chez Keynes dans la réduction du chômage. Le volume dТemploi est en effet déterminé par le niveau de la demande effective, cТest-à-dire de la demande anticipée par les entrepreneurs,qui conditionne leur plans dТinvestissement.

Pour un niveau donné du taux dТintérêt, lТinvestissement sera dТautant plus rentable et donc soutenu, que la demande effective sera elevée. Mais lТaccumulation dТinvestis-sement tend mécaniquement à réduire la rentabilité attendue des nouveaux projets. Lorsque celle-ci tombe en dessous du taux dТintérêt, lТinitiation à investir devient nulle, lТinvestissement chute et avec lui lТemploi.

Le remède consiste à redresser lТinitiation à investir en baissant le taux dТintérêt, ce que la politiqueа monétaire est à même dТobtenir en acroissant lТoffre de la monnaie. Mais Keynes doutait que cela soit suffisant. Pour mieux encourager les entreprises à investir, il suggérait dТacroitre simultanément la dépense publique, autrement dit de pratiquer une politique budgétaire expansive. Le surcroît de dépense publique nТaura en effet dТimpact positif sur lТactivité que sТil nТest pas compensé par une hausse équivalente des impôts. Il est donc justifié de laisser le déficit public sТaccroître dans les périodes de sous-emploi. Le même résultat pourrait en principe être obtenu par une baisse des impôts. Mais lorsque le chômage est elevé, le risque est grand que les ménages inquiets pour lТavenir, épargnent une partie de ce surcroît de revenu au lieu de le dépenser, de sorte que lТeffet sur la demande sera moindre.

En soutenant la demande présente et en orientant favorablement les anticipations des entreprises concernant la demande future, la politique économique a donc la possibilité de lutter efficacement contre le chômage. Mais lТapproche du plein emploi, la poursuite de la politique expensive risque de susciter de nouveaux déséquilibres en lТoccurence un excès de demande sur le marché de biens et donc une hausse du niveau général des prix. Sans doute lТemploi et la croissance forment-ils les deux premiers côtés de ce quТon a appelé le carré magique des objectifs de la politique économique. Mais celle-ci doit aussi veiller à préserver la stabilité des prix et lТéquilibre des échanges extérieurs.[4,p692].

f).la place de la monnaie dans lТéconomie de lТEtat lТefficacité marginale du capital.

La monnaie cesse dТêtre considerée comme un simple lubrifiant, un voile. La monnaie nТest pas neutre, elle nТinfluence pas seuleument le niveau des prix, mais également le niveau de la production. Pour Keynes lТefficacité marginale du capital est très précise-ment le taux interne de rendement (ou le taux de rentabilité interne) le plus élevé quТil est possible dТobtenir en augmentant dТune unité lТinvestissement dans lТensemble de lТéconomie. Par rapport aux néo-classiques (qui parlent de productivité marginale du capital), lТoriginalité de Keynes sur ce point réside seuleument dans le fait - mais il est décisif - quТil affirme que les projets futurs quТil sТagit dТactualiser avant de décider ou non dТinvestir sont incertains. Ils dépendent donc dТaprès Keynes - des anticipation des entrepreneurs cТest-à-dire de la façon dont ils perçoivent lТavenir. Ces anticipations peuvent se modifier brutalement et jouer ainsi un rôle en général plus décisif que les variations du taux dТintérêt sur le niveau de lТinvestissement. [4,p713].

g).lТapproche en termes de flux.

La troisème rupture est au niveau des instruments: à lТapproche traditionnelle en termes de prix, Keynes va substituer une approche nouvelle en termes de flux, privilégiant le circuit contre le marché. DТou lТutilisation des agrégats (investissement, consommation, revenu, dépence, épargne): lТidée nТest pas certes neuve; elle rejoint certaines analyses de Quesnay et de Marx, du prosessus de production naît une redistribution de revenus qui engendre à son tour une dépense et donc un achat de produits; le marché nТapparaît alors que comme un moment de circuit. La régulation, lТintervention de lТEtat et donc la politique économique deviennent désormais possibles; car sТil est impossible et déraisonnable de prétendre à suivre la trace dans lТéconomie nationale les gouttes dТeau que sont les micro-décisions, il devient possible de suivre les conséquances de macro-décisions,lТévolution des principaux agrégats.[6,p75].

Schéma de la théorie keynésienne simplifié.


Revenu Consommation Demandeа

effective


Propension à

consommer Investissement Production


Politique Taux dТintérêt Initiation à

monétaire investir


Préference

pour la Emploi

liquidité


Anticipations Efficacité

des marginale Revenu

entrepreneurs du capital

4. La politique économique en économie ouverte.

a) la valeur de la monnaie nationale.

Dans la УThéorie générale...Ф Keynes raisonne principalement en économie fermée. Bien quТil ne nous ait pas laissé une présentation systématique de sa théorie dans lТhipothèse dТun système ouvert, il nТignorait rien de la question des échanges extérieurs,qui se trouve déjà au coeur de УMonnaie et finance indiennesФ et qui sera encore, trente ans plus tard, lТobjet de son projet de réforme du système monétaire international. Il vivait à une époque particulièrement mouvementée au point de vue des relations internationales et il nТa pas cessé de sТy intéresser tout au long de sa carrière dТéconomiste.

Keynes a ainsi consacré nombre de ses écrits de lТentre deux guerres à batailler contre les erreurs de la politique économique menée dans son pays. La contreverse la plus célèbre lТa opposé en 1925 à Winston Churchill. Celui-ci, qui était alors chancelier de lТEchiquier, avait décidé de retablir lТétalon-or à la parité dТavant guerre; ce qui revenait à réévaluer la livre par rapport au dollar de 10%. Les prix des produits anglais en dollar se trouvaient ainsi renchéris de 10%. Une telle mesure nТaurait une justification économique que si les Etats-Unis avaient connu une inflation plus rapide que la Grande-Bretagne, ce qui nТétait pas le cas. Dans ces conditions les conséquences sur les industries exportatrises anglaises étaient immédiatement prévisibles: compétiti-vité en baisse, efforts des entrepreneurs pour réduire les salaires, troubles sociaux et, finalement, protection douanière et/ou dévaluation inévitable de la livre.

Les faits vérifièrent en tout point les prévisions de Keynes jusquТà la dévaluation de la livre en 1931, bientôt suivie de lТinstauration dТun tarif douanier très protectionniste. Keynes qui avait dénoncé lТétalon-or comme une Уrelique barbareФ des 1923 dans la УRéforme monétaireФ, nТétait aucunement sensible au mythe de la Уlivre forteФ et ne comprenait pas que - au nom des préjugés dТun autre âge - Churchill ait pu compromettre la santé de lТéconomie britannique. Partant de là, lТéquipement extérieur devait être atteint par les moyens pénalisants en termes dТemploi.

b).la politique de relance.

La contreverse de 1925 nТa quТun intérêt historique. Les partisans de lТétalon-or pensaient que le niveau du taux de change importait peu, car les prix et les salaires ne pouvaient manquer de sТajuster de telle sorte que la competitivité fût maintenue. Au contraire, étant donné le sous-emploi qui existait déjà en Grande-Bretagne, Keynes était opposé à toute réévaluation de la livre. Réaliste, il savait bien que le coût électoral dТune baisse des salaires nominaux était trop élevé pour un gouvernement démocra-tique et, de fait, à la fin des anées vinght; il constatait que les prix avaient bien diminué depuis le rétablissement de lТétalon-or, les salaires nominaux nТavaient pratiquement pas bougé. A lТévidence, la situation des entreprises avait empiré ce qui expliquait pourquoi lТemploi ne parvenait pas à augmenter.

Dès cette époque, avant même le début de la crise de 1929, Keynes recommandait que lТEtat prêt lТinitiative dТune relance par des grands traveaux publics. En 1930, il prit parti pour une politique monétaire volontariste accompagnée par la mise en place dТun système protectionniste. Keynes, en effet, nТétait pas alors favorable à une dévaluation de la livre pour des raisons liées essentiellement à son rôle de monnaie de réserve.[1,p68].

c).les enseignements de Keynes et la crise actuelle.

LТépisode précédent rélève les grandes lignes des recommandations que Keynes pourrait formuler aujourdТhui, face à la crise dТemploi. Il demanderait dТabord que, au delà des discours, lТobjectif de plein-emploi retrouve une priorité effective. Dans une optique macroéconomique, le retour au plein-emploi passe par des politiques de relance qui se déclinent, comme on lТa vu, à la fois sur le plan budgétaire et sur le plan monétare: Toutefois il ne manquerait pas de rappeler les éléments suivants:

-DТabord que lТon ne peut pas relancer lТéconomie dans un seul pays tout at maintenant la parité de la monnaie en régime de libre échange et de liberté des monuments de capitaux. Comme nous avons appris, depuis Keynes, quТune dévaluation (ou un tarif protectionniste, qui revient à peu près au même résultat) ne parvienent pas à délivrer une économie très ouverte comme celle de la France - de la contrainte extérieure, on voit que le cadre idéal dТune politique de relance serait lТUnion Européene (beaucoup plus fermée; dans son ensemble, à lТégard du reste du monde). Keynes nТétait dТailleurs pas loin de cette vérité lorsquТil expliquait, dans le УTraité...Ф, que le succès de la politique monétaire de relance supposait la coopération internationale. а

-Ensuite que, même en faisant abstraction des mouvements de capitaux éventuellement déstabilisant; lТefficacité de la politique monétaire nТest pas toujours garantie.

Il y a en effet une grande différence entre la relane par le budget qui peut avoir un impact direct sur la demande globale et la relane monétaire qui a nécessairement un impact indirect via la baisse du taux dТintérêt. Tout dépend de lТélasticité de lТinvesti-ssement au taux dТintérêt.Or on sait quТil ne suffit pas de baisser le coût des emprunts pour convaincre les entreprises dТinvestir. La condition essentielle de lТinvestissement est la confiance des entrepreneurs dans lТavenir, lТanticipation dТun redémarrage de la demande.

A la fin des anées vinght, la rentabilité des entreprises britanniques était insuffisante. Ce nТest pas le cas pour les entreprises française dТaujourdТhui. Mais le manque de confiance dans lТavenir, lié à lТimportance du chômage aussi bien quТà la mondialisation, suffit à expliquer dans lТoptique keynésienne pourquoi les entreprises nТinvestissent pas malgré des taux dТautofinancement record.[1,p 68].

.L héritage de Keynes dans la pensée économique contemporaine.

Après avoir regné presque sans partage sur lТanalyse macro-économique et inspiré les politiques économiques des УTrente GlorieusesФ, la pensée keynésienne a subi, depuis le début des anées 70, des revers de fortune et des attaques théoriques désavantrises, qui ont pu suggérer quТelle pouvait désormais être rangée au magasin des idées dépassées. Le discrédit qui pèse sur les analyses qualifiées keynésiennes, parmi les économistes européens, et notamment français, nТa dТégal que la défiance ou le sentiment dТimpotence que suscitent les politiques macroéconomiques dites keynésiennes. Pourtant, la plupart des difficultés macroéconomiques dont souffrent aujourdТhui les économistes européens ont des airs résolument keynésiens, la réthorique politique également; à tout le moins peut-on y diagnostiquer des déséquilibres - chômage, faiblesse de la croissance, de la demande, etc. - qui ne semblent pas en passe de se corriger spontanément par le seul jeu du marché.

Depuis environ deux décennies, aux Etats-Unis surtout, de nouveaux courants dТana-lyse macroéconomique, revendiquant plus ou moins explicitement lТhéritage de la pensée keynésienne, cherchent à redonner des fondements et une legitimité aux institutions keynésiennes et aux interventions qui sТen réclament.[1,p.62а ].

1.Les keynésiens.

Alors, on peut dire que la pensée de Keynes a donné lieu à des interprétations diverses. Tout un courant dominant sТest efforcé de réaliser la synthèse entre les analyses néo-classique et keynésienne: en témoignent les traveaux de Hicks et de Samuelson. Plus récement, la Уthéorie du déséquilibreФ, courant représenté en France par E. Malinvaud et Benassy, reformule lТéquilibre général en intégrant certaines hypothèses de Keynes (rigidité des prix en courte période).

DТautres théoriciens incistent au contraire sur la rupture entre Keynes et lТéconomie classique. CТest le cas de lТEcole de Cambrige avec J. Robinson et certains écono-mistes français (Barrère, Fitoussi, Poulon).

Enfin les successeurs de Keynes, en élargissant son analyse à la longue période, ont élaboré des modèles de croissance spécifiant les conditions de lТéquilibre sur les marchés. Les plus connus sont ceux de Harrod et Damar.

Les politiques dites keynésiennes désignent dТabord les politiques anticrise de relance par la demande. Plus largement, elles englobent les politiques sociales et les politiques de plein-emploi développées après la Seconde Guerre mondiale à partir des rapports Beveridge (1942 et 1944) qui constituent leur soubaissement doctrinal. En règle générale, les politiques dТinspiration keynésienne relativement lТefficacité de lТinstrument monétaire et privilégient lТaction par le budget.[2,p57а ].

IY.Conclusion.

LТapport de J.-M. Keynes à la théorie économique est indiscutable. Toutes les politiques de lТaprès-Deuxième Guerre mondiale sТinspirent plus ou moins largement de ses principes jusquТaux années 1973. Si Keynes sТinscrit dans une analyse traditionnelle, la УThéorie générale de lТemploi de lТintérêt et de la monnaieФ (1936) semble indiquer une rupture sur plusieurs points avec lТanalyse traditionnelle. Il raisonne en termes glaubaux, ce qui lТintéresse ce sont des agrégats, production, consommation, revenu, investissement au niveau national. Les néo-classiques fondent leur théorie sur la rationnalité de УlТhomo oeconomicusФ, sur lТordre naturel qui fait de lТintérêt collectif la somme des intérêts particuliers, sur lТéquilibre général qui résulte du bon fonctionnement du marché. Pour Keynes il nТy a pas de passage obligé entre intérêt individuel et intérêt collectif; et lТéquilibre du marché peut être un équilibre de sous-emploi.(voirа p.22) En conséquence lТEtat ne doit pas se contenter dТun rôle minimal, il doit pallier nottament les insuffisances de lТinitiative individuelle, il peut être interventionniste. En effet, en privilégiant les agrégats, Keynes raisonne en termes de flux et de circuit: le marché nТest plus lТépicentre de la construction économique mais un moment de circuit, et les prix ne sont plus mécanisme régulateur unique. Ils fondent la macroéconomie modèrne.[6,p63].

Je crois quТil faut étudier et developper les idées de Keynes,car; comme lТhistoire et la situation économique dТaujourdТhui le prouvent, ses approches pourraient être utiles pour lutter contre la crise économique contemporaine.

Y.Bibliographie.

1) Découverte de lТéconomie 2. Histoire de la pensée economique № 280, mars-avril 1997. J.-I. Capul. La documentation française.

2) Dictionnaire dТéconomie et de sciences sociales. C.-D. Echaude-maison, F.Bazureau, J.-P. Cendron. ed. Hatier, 1989.

3)Initiation à lТéconomie. Les concepts de base. Les techniques, les grands économistes. J.Brémond, M.-M. Salort. ed. Hatier, 1986.

4) Nouveau manuel. Sciences économiques et sociales.

P. Combemale, J.-P. Pirou. ed. La découverte, 1995.

5) Sciences économiques et sociales. La nouvelle donne mondiale des années 90. C.-D. Echaudemaison, G. Bensaid, M. Bernard, C. Dargent. ed. Nathan 1990.

6) Un monde en mouvement. C.-D. Echaudemaison, M. Bernard, M.Drouet, N. Pinet. ed. Nathan 1987.

YI.Suppléments.

Des conceptions radicalement opposées.


Les classiques

Keynes

optimisme

pessimisme

prévision parfaite

incertitude

laisser-faire

interventionnisme

processus dТéquilibre automatique sur tous les marchés en situation de concurrence

La concurrence ne suffit pas à garantir lТéquilibre, aussi bien sur le marché du travail (chômage involontaire) que sur le marché de biens (rejet de la loi de Say)

ajustement par les prix

ajustement par les quantités

on peut trouver le plein-emploi par la baisse du salaire nominal

la baisse du salaire nominal conduit plutôt à lТaggravation du chômage

économie de lТoffre

economie de la demande

la redistribution des revenus en faveur des plus pauvres décourage la production

la redistribution augmente le propension à consommer, la demande et la production

libre-échange

protectionnisme

stabilité du taux de change

taux de change ajustable