Шарль Гуно

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; lExposition Universelle de 1855. Aprs lchec de son deuxime ouvrage lyrique la Nonne Sanglante , il reprend son Faust dont il a conu le projet Rome. Surmen, en proie une grave dpression nerveuse, affection laquelle il est sujet, il doit tre intern dans la clbre clinique du Docteur Blanche. Aprs un temps de repos forc, il compose un chef-doeuvre desprit et de verve, Le Mdecin malgr Lui. Faust est achev, mais pour cause de concurrence avec le thtre de la Porte Saint-Martin, qui reprsente un drame sur le mme sujet, loeuvre nest cre quen 1859 au Thatre-Lyriqe. Jug plus savant quinspir, plus symphonique que mlodique, Faust ne remporte pas un succs immdiat. De fait, cet opra de demi caractre, dans lequel la virtuosit vocale fait place un lyrisme mlodique ardent, rompt avec le bel canto italien et les effets meyerbeeriens si priss par le public. Il privilgie le rle de Marguerite dont il peint les profondes motions de lme. "Quand je compose, dit Gounod, je me pntre du sentiment, des paroles, du caractre du personnage, et je laisse parler mon coeur ". Conformment la tradition, le compositeur doit rajouter un ballet pour lentre de loeuvre lOpra en 1869, se rsignant ainsi assumer "son humiliant mtier de dcompositeur de musique ". Jouissant dune popularit universelle, Faust symbolise le renouveau de lart lyrique franais.

Gounod dmissionne de son poste de lOrphon et crit deux opras comiques, Philmon et Baucis et La Colombe , sur un livret de Jules Barbier et Michel Carr, ses librettistes attitrs. Bien que juges comme des modles de got et de finesse, les deux oeuvres ne font pas recette, pas plus que son grand opra La reine de Saba . Il revient lopra potique, mieux adapt sa veine lyrique, avec Mireille daprs Mistral et Romo et Juliette . Heureux de fuir Paris qui "ltouffe et le suffoque ", il les compose dans le Midi pour simprgner de latmosphre dans laquelle voluent ses personnages. Cr au Thatre-Lyrique en 1867, Romo et Juliette , qui soulve un enthousiasme unanime, marque lapoge de la carrire dramatique du compositeur. puis nerveusement par cette priode dintense activit cratrice, Gounod recherche une fois encore le calme et lisolement Rome, son lieu de prdilection, l o il aurait toujours voulu vivre. Il donne libre cours sa ferveur religieuse en esquissant un "opra chrtien" Polyeucte .

Mais la guerre de 1870 interrompt la composition de cette oeuvre qui lui tient tant coeur. Accabl par ltat de la France, ne pouvant "vivre sous le drapeau ennemi ", Gounod se rfugie en Angleterre avec sa famille. Il y rencontre au cours dune soire la chanteuse Georgina Weldon, qui ne tarde pas prendre un "ascendant absolu " sur lui, le poussant commettre des actions tout fait contraires sa nature. Il est ainsi pendant trois ans son "protg" Tavistock House o il compose sans relche, ne cessant dintenter des procs ses diteurs, refusant enfin le poste de directeur au Conservatoire de Paris. Lass, malade, Gounod quitte Londres avec laide du Docteur Blanche et de quelques amis. Il y laisse des manuscrits dont celui de Polyeucte , confisqu par esprit de vengeance par Georgina Weldon. Il retranscrit loeuvre de mmoire avec une prodigieuse fidlit. Trs affect par lchec de cette oeuvre qui, plus que toute autre, est la traduction de ses convictions intimes, Gounod disait: "Prisse mon oeuvre, prisse mon Faust, mais que Polyeucte soit repris et vive ".
Ne songeant plus qu "tourner du cot du ciel toutes ses forces de contemplation ", le musicien travaille presque " contrecoeur " son ultime ouvrage dramatique le Tribut de Zamora , et compose deux oratorios, Rdemption (1882) et Mors et Vita (1885), non dpourvus deffets thtraux. Dans les dernires annes de sa vie, il dploie une activit littraire riche et varie, se fait aussi critique, rendant compte de la cration dHenry VIII et de Proserpine de Saint-Sans quil dfendra. Dune vitalit inlassable, il surveille les dernires rptitions de ses ouvrages, quil dirige le plus souvent. Le concert du Chatelet du 4 avril 1890, o il conduit avec un succs triomphal ses oeuvres, marque sa dernire apparition en public. Combl dhonneurs et de dcorations, Gounod conserve jusqu la fin de sa vie un temprament "bon enfant", toujours prt sduire. Anim par la bont, tout dvou ceux qui viennent le solliciter, il cre instinctivement autour de lui un courant de sympathie et daffection dont il a si profondment besoin. Malgr une sant dfaillante, il assiste aux concerts de musique sacre des Chanteurs de Saint-Gervais, entame un diptyque musical sur Saint-Franois dAssise et crit sa dernire mlodie Tout lunivers obit lamour .